Dans un contexte où l’aide au développement se fait et se fera de plus en plus rare, il devient de plus en plus urgent d’imaginer et de trouver des modes de financements innovants. Cette urgence tient au fait que très peu de pays africains honorent leur engagement pris à Abuja, où ils avaient promis d’allouer 15% des budgets nationaux à la santé. Mais aussi et surtout au fait que dans le cadre de l’allocation des ressources du Fonds mondial, les pays sont fortement encouragés à participer dans l’effort de levée de fonds montrant ainsi leur engagement et leur appropriation des questions de santé publique.
Ainsi, toutes les initiatives participant des fonds de contrepartie, financements domestiques et innovants sont les bienvenues tant des vies sont en jeu. L’Instance de Coordination du Congo a ainsi présenté leur expérience dans la mobilisation des fonds en mars dernier lors de la rencontre du Réseau d’Apprentissage de l’Afrique de l’Ouest et du Centre qui s’est tenu du 18 au 19 mars derniers à Dakar, Sénégal.
C’est dans le cadre de son plan de travail annuel que l’Instance de Coordination du Congo a eu l’excellente idée dans la mise en œuvre de leurs activités de plaidoyer de solliciter l’appui de la 1ère Dame de la République du Congo pour lever les obstacles dans l’acquisition des intrants via la mobilisation des fonds de contrepartie.
Il faut savoir que les premières dames en Afrique sont fortement impliquées dans les questions de santé sur le continent ; en veut pour preuve la tenue de leur 2ème Assemblée Générale de ’Organisation des Premières Dames d’Afrique pour le Développement (OPDAD) qui s’est tenue à Addis Abeba, Ethiopie durant laquelle l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant et la sensibilisation et la mobilisation de la population pour que les personnes Vivant avec le VIH ne soient plus victimes de la discrimination ou de la stigmatisation liées au statut VIH étaient sur la table comme des points essentiels de leur engagements.
Pourtant malgré leur positionnement stratégique des Premières Dames entant qu’Epouses des Chefs d’Etat et leur Engagement pour la réalisation des objectifs mondiaux en matière de santé, des Premières Dames à travers des plates-formes : OPDAD, Synergie Africaine ; les premières dames sont souvent négligées alors qu’elles possèdent une forte capacité de mobilisation.
En contactant Mme Antoinette Sassou Nguesso, l’ICN Congo savait sans nul doute qu’elle jouerait une grosse partition dans leur effort de mobilisation des fonds de contrepartie. Au sortir de la rencontre qui s’est tenue en présence des partenaires au développement, l’ICN a obtenu :
–L’engagement du secteur privé dans la mobilisation des fonds de contrepartie pour les trois maladies
–Le décaissement 1 million $ USD par le Gouvernement pour l’achat des ARV
–La signature d’un MOU avec l’UNICEF pour l’achat des intrants (ARV, ATB, ATP et les réactifs, vaccins) à travers le mécanisme VII (vaccin indépendant initiative) : en 2019, 13 millions USD en 3 tranches plafonnées à 4,5millions USD de commandes dont 1,5millions pour les ARV.
Des actions de suivi ont été adoptées pour que la mise à disposition et l’opérationnalisation de ces résolutions soient effectives. Ainsi donc, il a été retenu qu’une taskforce sera mise en place avec en son sein les parlementaires, les Partenaires Techniques et Financiers et les Ministères clés pour le suivi de la mobilisation des fonds et il a été fortement recommandé que la Première Dame s’impliquer davantage en soutien de cette Taskforce dans la mobilisation des fonds auprès du Gouvernement et du secteur privé.
En cette année de 6ème reconstitution des ressources du Fonds mondial, nul doute que cette initiative inspirera les uns et les autres à quelques mois de la prochaine rencontre des premières dames en juillet à Niamey-Niger.