Ceux qui sont en faveur d’une révision estiment que le statut de pays à revenu intermédiaire ne garantit pas que les pays investiraient pour répondre à leurs épidémies. Le conseil d’administration a ainsi accepté de conserver en grande partie la politique d’éligibilité afin de s’assurer que le financement dans le cadre du mécanisme du Fonds mondial reste motivé par le fardeau et la capacité de payer. Cela sous-entend que les ressources continueront à être concentrées sur les pays à forte charge et à fort impact, ce qui permettrait également de ne pas compromettre les progrès réalisés jusqu’ici dans ces pays. Cependant, de mineures modifications ont été apportées ; telles que (i) la simplification des catégories de charge de morbidité de cinq à simplement « élevé » et « pas élevé » ; (ii) les mises à jour des mesures de la charge de morbidité pour la tuberculose et le paludisme; (iii) les changements à la règle du G-20 ainsi que (iv) les exceptions à l’exigence du CAD-OCDE et (v) les clarifications pour le financement de transition.
Le Conseil d’Administration a adopté une politique d’approche du Fonds Mondial pour les pays non éligibles confrontés à une crise sanitaire. Selon cette politique, le Conseil d’Administration pourrait demander au Secrétariat, en consultation avec les partenaires concernés, de présenter les investissement potentiels répondant aux critères prescrits avec des options spécifiques sur la manière dont l’intervention devrait être financée. Cette politique garantit que le Fonds mondial dispose d’un mécanisme de réponse dans les pays non éligibles, afin de s’assurer que les pics d’épidémies dans ces pays ne deviennent pas incontrôlables et ne débordent pas dans les pays éligibles.
L’appétence au risque
Le cadre d’appétence au risque était une autre décision clé prise par la 39ème réunion du Conseil d’administration du Fonds mondial. Grâce à ce cadre stratégique, le Fonds mondial a identifié neuf risques clés, leurs niveaux de risque globaux, leur risque ciblé, l’appétence aux risques pour les traiter et le délai requis pour atteindre les niveaux de risque ciblés. La principale caractéristique de la politique est que la chaîne d’approvisionnement dans le pays, la qualité des programmes et la qualité et la disponibilité des données stratégiques qui sont les trois risques organisationnels actuellement associés à des risques globaux élevés ; ont tous un appétit correspondant élevé. Cela garantira que le Fonds mondial aura l’appétit nécessaire pour faire face aux risques identifiés, ce qui contribuera probablement à atteindre le bon équilibre entre l’assurance financière et l’assurance programmatique.
La politique des ICNs
L’évolution des ICNs est sans doute le sujet qui a suscité un vif intérêt de la part de nombreux pays africains, étant donné qu’il était au centre de consultations. Le Conseil d’Administration a adopté la politique de code de conduite des ICNs, ainsi que l’octroi de 1,2 million de dollars pour son déploiement. La nouvelle politique ICNs (qui remplace les directives ICNS) implique que les ICNs soient désormais différenciées selon les ICNs standard, les ICNS en phase de préparation à la transition et les ICNS dans les environnements opérationnels difficiles (COE) et trois niveaux de maturité sont introduits ; ICNS de gouvernance de base, ICNS de surveillance / ICNS engagés et ICNS stratégiques. En outre, le conseil a approuvé la mise à disposition de 18,9 millions de dollars pour les trois prochaines années afin de financer l’évolution des ICNs pour sa phase « intermédiaire » avec 7,42 millions de dollars pour la première année selon les Demandes de Qualité non Financées. Cela permettra de soutenir un échantillon de 16 ICNs afin d’améliorer leur performance.
La sélection du leadership
Le C.A a également approuvé la politique visant à renforcer le processus de sélection du leadership. Le nouveau processus garantit la présence d’un comité unique de nomination des dirigeants composé d’un nombre égal de personnes provenant des deux bureaux de vote, d’un partenaire technique et d’un cabinet de recrutement pour élargir l’éventail de candidats et maintenir le système de rotation entre les deux groupes de vote.
Annonces
Le 16 mai dernier, la France annonçait qu’elle accueillerait la conférence dédiée au prochaine reconstitution du Fonds Mondial. C’est un énorme coup de pouce aux initiatives de mobilisation des ressources du Fonds mondial.
La délégation allemande a annoncé qu’en partenariat avec les gouvernements norvégien et ghanéen, elle a lancé l’Initiative mondiale pour le bien-être. Cette initiative mondiale de santé devrait permettre de mettre en place la Couverture Sanité Universelle (CSU) et les Objectifs de Développement Durable (ODD).
En bien des points, la 39e réunion du Conseil d’administration du Fonds mondial était favorable à l’Afrique et somme toute réussie pour le continent. Il était important pour les circonscriptions africaines de s’assurer que la politique d’éligibilité continuerait à être basée sur le fardeau et la capacité économique. Le cadre d’appétence au risque garantit également que le Fonds mondial prendra plus de risque pour s’attaquer aux domaines présentant des risques globaux élevés et pouvant contribuer à trouver le juste équilibre entre l’assurance financière et l’assurance programmatique. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à un contrôle de l’épidémie d’ici 2020 et si nous voulons éradiquer les trois épidémies d’ici 2030. A l’avenir, le renforcement du système de santé, la résurgence du paludisme, les cas de tuberculose non diagnostiqués, la vulnérabilité des adolescentes et des jeunes femmes (AGYW) et les défis posés par la capacité d’absorption devraient figurer en bonne place dans l’agenda politique.
Nominations aux Comité du Fonds mondial
Toutes nos félicitations au Dr. Abdoulaye Ciré Anne qui représentera l’Afrique au Comité Stratégique et au Dr. David Kihumuro Apuuli nommé au Comité Ethique et Gouvernance, ils étaient respectivement par le passé, Point Focal Communication pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et Membre du Conseil d’Administration représentant l’Afrique de l’Est et Australe.