La capacité d’absorption des pays africains est sujet qui revient très souvent tant les performances en la matière sont mauvaises. La question de l’absorption des fonds a d’ailleurs été au cœur des discussions de la dernière Assemblée Générale des Circonscriptions Africaine en Octobre 2018 durant laquelle des chiffres et tendances ont été présentés par du FM.
Il en est ressorti que les circonscriptions Africaines ont de manière significative améliorer leur performance passant de 66 % en 2014 – 2016 à 75 % en 2015-2017; des chiffres qui se reflètent également au niveau de chaque maladie. L’Afrique de l’Ouest et du Centre, bonnet d’âne de la région affichait des niveaux bas record de 60% de taux d’absorption ; ces contre-performances ont même incité les PTF à mettre en place un plan de rattrapage au niveau programmatique donc les répercussions auraient des effets perceptibles sur la capacité à absorber les fonds.
Pour mémoire, la capacité d’absorption[1] mesure l’efficacité avec laquelle les subventions octroyées sont utilisées pour obtenir l’impact souhaité. L’absorption peut être mesurée à différents niveaux/dimensions, dont les suivants :
l’utilisation de la somme allouée : ratio des prévisions de décaissement par rapport à la somme allouée ;
l’absorption dans le pays : ratio des dépenses dans le pays par rapport au budget ;
l’utilisation du budget : ratio des décaissements par rapport au budget ; et
l’utilisation des décaissements : ratio des dépenses par rapport aux décaissements.
Une faible capacité d’absorption prive les bénéficiaires potentiels d’un accès opportun aux interventions, nuit au rapport coût/efficacité en raison des gains d’efficacité limités dans la mise en œuvre des subventions et, plus important encore, soulève des questions de la part des bailleurs de fonds quant aux raisons pour lesquelles ils devraient engager davantage de ressources alors que celles qui sont disponibles ne peuvent pas être pleinement exploitées.
Cependant, tout n’est pas noir dans la région ; le Burkina Faso fait figure de bon élève dans le domaine avec un taux d’absorption de près de 95% en fin 2017 pour l’ensemble du portefeuille alors qu’en 2015 il pointait à 63%. Ces incroyables résultats se justifient par la concertation de toutes les parties prenantes, une analyse situationnelle qui a permis de dresser un bilan franc et réaliste ainsi que d’identifier les opportunités et les modalités de mise en œuvre d’activités innovantes et efficientes, réalistes et réalisables ceci avec la participation active et effective de la société civile et des PTF.
Autre région, autre réalité : l’Afrique de l’Est et Australe. Le Rwanda tout comme la plupart des pays de la région a de bonnes performances. De 87% en 2016-2017 à 93% en 2017-2018; ceci s’explique par une coordination qui implique toutes les parties prenantes via des fréquentes réunions durant lesquelles sont identifiés les défis et goulots d’étranglement auxquels le collectif apporte des solutions. Aussi, le pays dispose d’un système interne de contrôle et d’audit pour tous les financements et d’un Système intégré d’information sur la gestion financière (SIGIF) pour suivre régulièrement l’exécution du budget.
N’hésitez pas à vous rapprocher des Instances de Coordination Nationales concernées pour plus de renseignements.